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BRIC-A-BRAC MAN
Russel H. Greenan
Traduit de l'américain par Aurélie Tronchet - Gravures de Sarah d'Haeyer
PAR OÙ COMMENCER ? En voilà, une question piège. Dieu seul sait où naissent tous les drames personnels, et bien que le Très Haut
soit supposé être partout, Il n’est jamais dans le coin quand on a besoin de lui. Je rencontrai mon cousin, Maurice Fitzjames, par hasard, cet été. Je venais de garer mon break pourri devant le Harvard Club et je trottais sur Commonwealth Avenue lorsque je le percutai presque. En fait je n’ai eu aucune chance d’éviter ce saligaud. Comme d’habitude il était habillé comme la vedette d’une comédie de mœurs – une veste en tartan, une chemise à motifs cachemire, un pantalon en toile, et des sandales en daim – et, comme d’habitude, il portait ses lunettes de soleil enrobantes qui dissimulaient ses yeux fuyants et ophi- diens. Seule entaille à ses habitudes : il me souriait. Le connaissant, j’en déduisis qu’il venait juste de dévaliser un pauvre bougre ou d’incendier un orphelinat à seule fin de toucher la prime d’assurance.
À Boston, Arnold Hopkins est antiquaire. Très regardant sur la qualité des objets qu’il négocie, il l’est moins sur les moyens de se les procurer, quitte à passer des accords avec le diable.
16 € / 2011,
256 p., 13 x 21 cm - 978-2-913661-40-0
collection fictions & fantaisies
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