Si la redécouverte de l’opéra de Camille Saint-Saëns, Ascanio, créé en 1890, tombé dans l’oubli depuis 1921, puis exhumé grâce à une coproduction entre la Haute école de musique de Genève et le Grand Théâtre de Genève, sous la direction de Guillaume Tourniaire, se trouve au cœur de cette aventure, elle a aussi permis, en laissant le photographe Éric Bouvet assister à ce travail, la création d’un livre aux images rares. Les photographies d’Éric Bouvet invitent le lecteur à circuler entre les différents pupitres, à se faufiler parmi les étuis des instruments, les pieds de micro, etc. Jamais de telles photographies n’avaient été réalisées, qui nous placent tantôt sur l’estrade du chef d’orchestre, tantôt au coeur même de la phalange, du côté des percussions, des vents, des cordes ou du choeur. En focalisant son attention sur le travail des musicien·ne·s, depuis les premières lectures de la partition jusqu’à l’issue du concert, Éric Bouvet investit un espace d’ordinaire peu accessible au public et offre un regard inédit sur le fonctionnement d’un orchestre. Grâce à la photographie, il révèle toute la complexité des coulisses de l’art lyrique. Sous la baguette de Guillaume Tourniaire, des étudiant·e·s de la Haute école de musique de Genève et de la Zürcher Hochschule der Künste. Pour bon nombre de ces jeunes musicien·ne·s, l’aventure a marqué leur première confrontation avec le monde de l’opéra.
La Haute école de musique de Genève et l’éditeur remercient chaleureusement une fondation privée genevoise, un mécène privé, ainsi que la Fondation Otto & Régine Heim pour leur soutien.
30 € / 2018,
15 x 21 cm - ISBN 978-2-913661-93-6 Collection musique & matières
AUTEURS
Éric Bouvet est né à Paris en 1961. Après des études dans les arts et industries graphiques à l’École Estienne à Paris, il devient photojournaliste en entrant à la prestigieuse agence Gamma en 1981. Pendant quatre décennies, il couvre les conflits et événements internationaux. Son engagement dans la photographie a été reconnu par de nombreux prix : deux Visa d’or, cinq World Press, le prix Paris Match, le prix du correspondant de guerre, le prix du Public de Bayeux, la médaille d’or du 150e anniversaire de la photographie, le Front line club.
Né en Provence, Guillaume Tourniaire étudie le piano et la direction à Genève. Passionné par le chant, il devient directeur artistique de l’ensemble vocal Le Motet de Genève, puis est nommé Chef de Chœur du Grand Théâtre de cette même ville où il dirige en 1998 sa première production d’opéra dans Les Fiançailles au Couvent de Prokofiev. Il débute la même année à l’Opéra National de Paris en dirigeant Le Sacre du Printemps dans la chorégraphie de Pina Bausch. En 2001, il devient Chef de Choeur à La Fenice de Venise, puis est nommé Directeur musical de l’Opéra d’État de Prague en 2006. En 2011, il débute avec Carmen à l’Opéra de Sydney, où il dirige dès lors plusieurs productions chaque année. En 2015 et 2016, il est récompensé à Melbourne du Green Room Award dans la catégorie « Meilleur Chef ». Son goût pour la découverte l’amène à diriger de nombreuses premières et à redonner vie à des oeuvres oubliées du répertoire ; par exemple, avec l’Orchestre de la Suisse Romande, il reconstitue la partition intégrale de la musique d’Ivan le Terrible de Prokofiev. Parmi ses enregistrements, citons Peer Gynt (Diapason d’or de l’année 2006), les Poèmes symphoniques de Louis Vierne (Diamant d’Opéra Magazine, Editor’s choice de Gramophone), Hélène et Nuit persane de Saint-Saëns (Five stars Limelight). Il vient d’enregistrer Le Chalet d’Adolphe Adam et Scaramouche d’André Messager.
Aurélien Poidevin est adjoint scientifique et responsable des éditions à la Haute école de musique de Genève. Professeur agrégé d’histoire à l’université de Rouen, il s’intéresse à l’histoire des institutions musicales aux XIXe et XXe siècles. Il a publié plusieurs livres et articles consacrés à l’Opéra de Paris et s’intéresse aussi aux métiers du spectacle.