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WILSON TÊTE D'ŒUF

suivi de LES JUMEAUX EXTRAORDINAIRES

de Mark Twain

Traduit de l’américain par Freddy Michalski
Préface de Jean-Luc A. d’Asciano - Télécharger la préface

« À tous égards, Roxy était aussi blanche que n’importe qui, mais ce seizième de noir prenait le pas sur les quinze autres parts et faisait d’elle une Négresse. Une esclave et donc, de fait, vendable. Son enfant, malgré les trente et une parts de blanc qu’il portait en lui, était également esclave et donc, par simple présupposé de la loi et de la coutume, un Nègre. Il avait les yeux bleus et des boucles couleur de lin à l’image de son compagnon blanc. Néanmoins, pour aussi peu qu’il fût en commerce avec eux, même le père de l’enfant blanc était capable de les distinguer l’un de l’autre – par le truchement de leurs vêtements : le bébé blanc arborait une douce mousseline tout en ruches et un collier en corail tandis que l’autre ne portait aucun bijou, juste vêtu d’une chemise grossière en toile d’étoupe de lin qui lui descendait à peine aux genoux. »

Avec Wilson Tête d’oeuf, roman qui met en scène l’échange entre un fils d’esclave et le fils de son maître, Mark Twain reprend le thème de la ségrégation raciale, déjà présent dans Les Aventures de Huckleberry Finn, à l’aune d’un nihilisme radical. Sous couvert d’une farce, il montre l’impossibilité pour tout Américain, quelle que soit sa couleur de peau, de sortir d’une culture imprégnée de racisme.
Ce roman est accompagné de gravures de Sarah d’Haeyer.

22 € / 2020, 13 x 21 cm - ISBN 978-2-490437-05-4

Collection Fictions & fantaisies

 

PRÉFACE par Jean-Luc A. d'Asciano

Un écrivain américain blanc né en 1835
peut-il écrire une fiction autour du racisme sans véhiculer des clichés racistes ?

Et une fiction sur le racisme peut-elle honnêtement proposer une rédemption à ses lecteurs blancs ?

(préface contenant moult révélations sur le récit,
que vous pouvez aussi lire en postface)

Télécharger la préface
(format PDF - 29 pages)

« Car, dans leur comportement social, moral, politique et sexuel, la majorité des Blancs américains sont les gens les moins sains et certainement les plus dangereux qu’on puisse rencontrer de nos jours dans le monde entier. »
James Baldwin, Chassé de la lumière
(traduction de Magali Berger), Paris, Ypsilon, 2015, p. 62

« Ainsi, pendant longtemps, l’Amérique a prospéré : cette prospérité a coûté leur vie à des millions de gens. Maintenant, même ceux qui en tirent le plus d’avantages ne peuvent plus les supporter : incapables de les comprendre, ils ne savent ni s’en passer ni aller au-delà. Mais surtout, ils ne peuvent ou n’osent plus estimer ou imaginer le prix que paient leurs victimes, leurs sujets, pour qu’eux-mêmes aient cette prospérité, et ils renoncent ainsi à savoir pourquoi les victimes se révoltent. Ils sont donc obligés de conclure que celles-ci – les barbares – attaquent toutes les valeurs civilisées établies – ce qui est à la fois vrai et faux. Pour défendre ces valeurs, aussi tristes et étouffantes qu’elles aient rendu leurs vies, la grande masse des gens cherche désespérément des représentants prêts à compenser en cruauté leur manque de conviction. »
James Baldwin, Chassé de la lumière
(traduction de Magali Berger), Paris, Ypsilon, 2015, p. 9

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